Arrivée à La Réunion il y a moins de 4 mois, alors que je n’avais jamais voyagé aussi loin, voici une expérience d’adaptation et d’intégration. J’ai déjà parlé de mes premiers étonnements en juillet.  Heureusement, pour éviter le choc thermique je suis arrivée en hiver (juillet), passée de l’été normand à l’hiver réunionnais, soit 22°C environ en bord de mer. Transition confortable.
Des paysages à couper le souffle, l’océan bleu et les montagnes vertes se côtoient avec grâce. La nature s’offre à la vue de tous côtés, même en cœur de ville ! Des virages de rallye a gogo, mieux vaut aimer conduire ! Des habitants accueillants, qui, en général quand ils apprennent que je m’installe me gratifient d’un « bienvenue à La Réunion » tout sourire. Ce n’est pas en Normandie que j’ai entendu cela 😉
Des habitants d’origines diverses, réunion des cultures… mais là fût ma plus grosse surprise : ils se qualifient les uns les autres de « Yab », « Zarab », « Gros blanc », « Chinois », « Malbar », « Cafre », « Zoreil »… Ce que moi j’appelle des étiquettes. Pourtant, je croyais que c’était l’île des mélanges culturels, je me suis sans doute trompée, c’est plutôt l’île du vivre ensemble. Les communautés demeurent et s’identifient par leurs origines géographiques, religieuses et ethniques avec ces qualificatifs. Les créoles sont ceux qui sont nés sur l’île, de préférence de parents créoles, car les enfants d’un couple créole/zoreil sont des zoréols.
Petit détour par ces étiquettes dont j’ai encore bien du mal à comprendre l’intérêt.
Les Yabs ou petits blancs des hauts et les Gros Blancs sont d’origine européenne. Les premiers étant plutôt modestes et les seconds fortunés. Les Malbars sont des indiens hindouistes arrivés comme travailleurs volontaires après l’abolition de l’esclavage. Les Cafres sont d’origine malgache ou africaine descendants des anciens esclaves. Les Zarabs sont des indiens musulmans. Les Chinois arrivés depuis la fin du 19ème siècle tiennent souvent des boutiques en ville.
Comment ces classifications favorisent-elles la mixité ?
Certains pratiquent un « mélanges » de religions : hindouistes et chrétienne par exemple. Il y a dans chaque ville un temple hindouistes coloré, au moins une mosquée et une église. Peut-être s’agit-il de communautarismes qui vivent ensemble sans se mélanger.
Si réunion des cultures il y avait vraiment, pourquoi alors s’identifier ainsi ?
Je profite de mon regard naïf sur la situation. Je vais m’adapter à ces façons de faire, sans forcément les cautionner… sans doute est-ce ma culture qui est très personnelle, pour ne pas dire individuelle. N’est-ce pas ce que je propose : la liberté d’être soi au-delà des étiquettes ?
Mon rêve est que l’on ait pas besoin d’étiquettes pour se fréquenter.
Que chacun soit, ce qu’il ressent au fond de lui, et qu’il le partage avec fierté, tout en accueillant la spécificité d’autrui et que ces échanges fructifient.

Auto-coaching :

As-tu déjà vécu des transitions ? A quelles situations t’es-tu adapté.e ?
Que t’ont appris les autres cultures ?
Quelle est l’influence de ta culture d’origine ? Te convient-elle vraiment ?
Et si tu créais ta culture personnelle : quelle serait-elle ?

Pour ce qui est du miroir…
Quelles sont les étiquettes que je me colle ?
J’utilise mon nom, ma région d’origine, et celle de naissance comme indices de qui je suis. Parfois j’utilise mon métier ou mes relations pour être davantage reconnue.
Les étiquettes permettent de se repérer plus facilement, au risque de nous figer dans un rôle. Il me semble essentiel de savoir que ce ne sont que des étiquettes et que donc elles peuvent être décollées si bon me semble !

Intégration : la rencontre quelle opportunité ?

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